Surtout, ne soulevez pas les feuilles sèches et craquantes déposées au pied des arbres par le vent d’automne, ne soyez pas trop curieux, il faut me croire sur parole, dessous tout est merveilleux, vous n’en croiriez pas vos yeux. | ||
Des petits bons hommes, pas plus grands que des pépins de pommes, s’assemblent pour décider avant la saison d’hiver , de la couleur des primevères et du programme du printemps. Des scarabées savants discutent à la lumière des vers luisants, du nombre de perles de rosée qu’il faudra déposer sur les brins d’herbe et sur les feuilles. | Des mille pattes dansent d’un pied sur l’autre en fredonnant les mélodies que chanteront les pinsons quand viendra la belle saison. Surtout, ne soulevez pas les feuilles sèches et craquantes déposées au pied des arbres par le vent d’automne, ne soyez pas trop curieux, il faut me croire sur parole, dessous tout est merveilleux, vous n’en croiriez pas vos yeux. | Des petits bons hommes pas plus grands que des pépins de pommes, à califourchon sur le dos de gros escargots, partent en tournée d’ inspection, pour dire aux graines et aux racines qu’elles peuvent s’endormir pour un temps mais qu’il faut rêver au printemps. Sous les feuilles sèches et craquantes, est un royaume mystérieux ; |
Mais ne soyez pas trop curieux et croyez moi sur parole, un jour, vous verrez des bourgeons s’épanouir en forme de rose, vous verrez les métamorphoses de la chenille en papillon. Tout cela et bien autre chose, se décide en catimini. Sous les feuilles mortes, c’est déjà la vie ; Il faut me croire sur parole… Pierre Lebigre | ||
L’Enterrement d’une fourmi. Les fourmis sont en grand émoi : L’âme du nid, la reine est morte. Au bas d’une très vieille porte, Sous un chêne va le convoi... | ... Le vent cingle sur le sol froid la nombreuse et fragile escorte. Les fourmis sont en grand émoi : L’âme du nid, la reine est morte... | ...Un tout petit je ne sais quoi Glisse, tiré par la plus forte : C’est le corbillard qui transporte La défunte au caveau du roi. Les fourmis sont en grand émoi. M Rollinat. |
Le crapaud Pierre Coran En trois coups de pinceau, Le crapaud s'est fait beau. Il s'est peint sur la peau un essaim de drapeaux. Un vent venu d'en haut Agita les drapeaux Apeuré, le crapaud Sauta dans le ruisseau D'où il sortit penaud Sans drapeaux sur la peau. Dépité, le crapaud Epila le pinceau. | C’est un caillou que tu mets en poche sans savoir pourquoi celui-là ni vraiment quoi en faire C’est la poche où tu mets le caillou sans savoir pourquoi tes doigts vont tout le temps voir s’il est encore là Werner Lambersy | La grenouille Pierre Coran. Une grenouille Qui fait surface ça crie, ça grouille Et ça agace Ca se barbouille, Ca se prélasse, Ca tripatouille Dans la mélasse, Puis ça rêvasse Et ça coasse Comme une contrebasse Qui a la corde lasse. Mais pour un héros à échasses, Une grenouille grêle ou grasse Qui se brochette ou se picore, Ce n’est qu’un sandwich à ressort. |
Tout au fond de la coquille d’escargot vide se dresse un palais splendide orné d’un miroir si petit que pour voir comme on est mis, il faut être une fourmi. | Dédale est l’architecte choisi par Minos pour réaliser le labyrinthe où sera enfermé le Minotaure. Il est celui qui a réussi l’épreuve qui consistait à faire passer un fil dans le colimaçon de la coquille d’un escargot. Il perce la coquille prend une fourmi et lie un fil à sa patte. Il badigeonne le trou de miel puis il met la fourmi dans la coquille. Elle avance, attirée par l'odeur et le goût du miel, elle ressort par le trou et Dédale n’a plus qu’à tirer sur le fil. Le tour est joué. | |
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